De la barre d’Etel je suis la déferlante
Peu m’importe où tu campes
Tu n’as pas prise sur mes flux
Que je croise et décroise à loisir
Pour me former sans élan
Dans ton espace d’inattention

De la barre je suis la déferlante
Nourrie de fonds sableux mobiles
De courants et marées fertiles
De houle du large et de vents contraires
De ce grand mouvement perpétuel
Qui ne tourne pas autour de ton égo

De la barre je suis la déferlante
Dont la beauté te chavire
Lorsque sur l’eau au gré des flots
Tu viens remplir tes paniers
Du fruit de mes entrailles
Pour nourrir famille et amis

De la barre je suis cette déferlante
Qui t’observe capter ces richesses
Au delà du goût du partage
Avant d’aller pleurer le temps passé
Où fleurait bon l’abondance
Aux bistrots de quartier

Au delà de la matière, au delà des formes
Si toi et moi sommes liés et ne faisons qu’un
Ta disparition n’implique pas la mienne
Et lorsqu’à la poussière tu seras revenu
Lorsqu’à la poussière vous serez tous rendus
Je renaitrai sans cesse comme une onde impromptue

De la barre je suis la déferlante
Je suis faite d’eau et d’énergie
Je suis faite d’échanges permanents
Mon intelligence est planétaire
Je suis en toi comme tu es en moi
Regarde moi et retrouve ta source
 
Pascal Desroche – janvier 2015