J’ai souvent déménagé,
Plus que ma vie compte en années,
Sans raison donnée,
Brutalement imposée,

Dans l’urgence dramatique,
De ce qui ressemble à une perpétuelle fuite.
J’ai gardé en moi, longtemps ce mouvement,
me croyant être la fille du vent.

Un enfant m’a ancré
Dans une terre que je ne pensais pas être la mienne.
Pour lui plaire et ne pas le défaire,
J’ai calmé mes vents impétueux,
Mes combats orageux.
J’ai extirpé de mes limbes
Une douceur et un calme oubliés.

Une danse est apparue,
Des pas sont survenus,
Qui me parlaient de qui j’étais,
Ce que de moi j’ignorais.

Dès lors j’ai calmé l’agitation du dehors
Pour entretenir le murmure du dedans,
Mes mains sont devenues merveilles,
Le soleil est apparu
Et sa fille je suis devenue.

J’ai besoin d’un abri,
Pour me réconforter par temps de pluie,
J’ai besoin d’un refuge,
Un port au dedans ressourçant,
Je m’offre ma maison,
Une maison de gardien,
Comme je le suis pour moi-même,
Qui me préserve et me soutient,
Comme si je m’ancrais avec moi-même,
Comme si je m’unissais pour la vie à ce que je suis,
M’honorant, me respectant,
M’accompagnant pour le pire et le meilleur.

Meriem 11-09-2015