Vendredi 7 juin, après-midi, la tempête Miguel en provenance du Sud passe sur la barre d’Etel. Rafales à plus de 40 noeuds (80km).

Arrivé à la barre, par prudence et expérience, je me gare sur le parking sous le sémaphore pour éviter le sablage de la voiture. Parvenu en haut des marches, je suis fouetté par le Noroit et le premier truc que mon regard accroche au Sud, c’est une aile de kitesurf !

Pow ! Faut quand même être confiant pour venir jouer dans ces conditions. Confiant et pas que. Il y a du monde sur le blockhaus avec l’appareil photo en prolongement de l’oeil, à se régaler de la performance.

L’embouchure est démontée, elle écume de partout. Et au milieu de ces chevaux sauvages à longues crinières blanches et flancs verts, une silhouette ruisselante semble choisir tranquillement sa route au milieu du tumulte.

Pas de risque inutile, pas de saut qui pourrait l’embarquer de façon non contrôlée,  un coup au large et puis retour dans le sens de la houle pour de jolis surfs. La droite ne déroule plus ? Le gars s’assoit tranquille dans la vague sans se retourner, pivote naturellement lorsque la voile passe au dessus de la tête et le revoilà parti vers le large.

Après la surprise des premières minutes j’éprouve un sentiment de déjà vu. Oui, le style me dit quelque chose. Oui, j’ai déjà vu un pote dans ce genre de conditions ici même, et oui c’est Vincent. Who else ?;)

Pour ceux qui ne connaissent pas Vincent Hinault, c’est le mono de kite du Club ABC du Kitesurf, côté Etel Erdeven.

L’observer surfer une houle de parfois 2 mètres dans la rivière, non, ce n’est pas courant.

Petite confidence d’après session : « J’évitais quand même d’aller trop au large, ça tirait vraiment fort »…

Sans dec ?;)

Et puis je suis passé de l’autre côté de la digue pour allumer un peu le perchoir. Là tu n’es plus à l’abri, tu gagnes un sablage du visage alors tu te déplaces en marche arrière et tu mesures à quel point ça souffle lorsqu’une rafale te considère comme un obstacle insignifiant sur sa route.